Les expositions 

Artistes au jardin d'été

Maison du Patrimoine, Quimper. Juin, septembre 2025. 

Sculptures. 2015 et 2016. Acier inox poli miroir. 

"Sur le piédestal". 1997. Bois, peinture, 322 x 85 x 85 cm. 

Esprit 80 
Galerie le Comoedia, Brest, 2025

La galerie d'art brestoise célèbre cette décennie foisonnante et créative dans une exposition qui réunit les artistes de la Figuration Libre, ceux du Street Art et des acteurs d'une scène alternative.

"Scène animée". 1985. Encre de Chine et gouache sur papier, 65 x 50 cm. 

Les sept Scènes animées présentées ici sont représentatives de l'esprit qui animait l'artiste Jean-Paul Thaéron à cette époque-là. Vivacité de la couleur, lignes déliées et formes étonnantes situées dans des lieux rêvés.

"Badalabougou", sculptures, 2013.

Le groupe de sculptures "Badalabougou", du nom d'un quartier à forte tradition culturelle de Bamako au Mali, a été réalisé en collaboration avec l'artiste Modibo Doumbia. Ce travail résulte d'une pratique régulière sur place pendant plusieurs années, alors que Jean-Paul Thaéron intervenait comme artiste invité auprès des étudiants du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédias de Bamako. 

Badalabougou. 2013. Bois Guénou. 

Expositions à Quimper

"Place des Artistes". 2022. 

Exposition collective organisée par l'association Cactus au Pôle des Ursulines, à la médiathèque de Quimper. 

Trois sculptures en acier inox poli miroir, trois sculptures en bronze et trois peintures sur toile. 

"Art Billig". 2020.

Exposition collective au Musée départemental breton de Quimper. 

"Chaudron", acier inox et dessin découpé au laser. 

"Artistes au jardin". 2020. 

Exposition collective organisée par l'association Cactus dans des jardins et parcs privés de Quimper.

Super Jaune, sculpture. 1997. 

H: 430; L: 280; P: 450 cm. 

La couleur, la nature et les signes

Exposition présentée aux Abords, Faculté Victor Segalen, Brest, 2018. 

Commissariat de l'exposition : Françoise Terret-Daniel

Jean-Paul Thaéron, le temps de peindre

Il y a toujours eu la mer en toile de fond, son mouvement sans fin et le vent, les histoires du père naviguant sur les côtes africaines, les noms des bateaux et leurs numéros d’immatriculation qui fascinaient l’enfant. Les premiers travaux en portaient la trace, objets collectés sur les plages, cordes et lièges assemblés en tableaux, comme des signes graphiques et une intrusion du réel dans une grille imaginaire. Pour le choix final d’une œuvre, Jean-Paul Thaéron parle de la part de probabilité, d’opportunité, d’émotion et de nécessité qui la constitue, c’est la part de la vie et de la nécessité intérieure relue à travers une mythologie personnelle, qui s’empare de sujets universels et de paysages éternels. « Les variations de formes permettent de décrire la nature du temps, de pénétrer dans sa matière »1, elles construisent un travail basé sur la recherche de l’intemporel et de l’élémentaire. Traduire le réel par des signes ou « la nécessité de l’observation. La capacité de l’abstraction à révéler une réalité symbolique »2

L’atelier du peintre

Passer la porte vous entraine dans un monde tout en couleur, « d’une salle de méditation » comme il la nomme, à un laboratoire des formes et des techniques. On se fraie un chemin entre les tables remplies de brosses et de pinceaux, d’immenses formats et des carnets de dessins, des toiles roulées, des objets collectés et des travaux réalisés avec les rebuts, des sculptures plus anciennes réactivées par de nouveaux matériaux, des bronzes et des plaques découpées. Les pièces des années 80 en métal enroulé et peint s’exposent comme des figures totémiques. Les longues figures en bois coloré, les toiles aux oiseaux et les étranges paysages marins se poussent pour laisser la place aux frises de figures énigmatiques de veilleurs ou de guerriers et aux pages composées et tapissées de formes minérales, anthropomorphiques ou végétales. 

L’alternance peinture-sculpture-dessin, l’intérêt pour le récit des origines, le bucolique et l’hymne à la nature vu à travers la lecture assidue du poète Virgile ont toujours été accompagnés d’une approche de la culture celtique dans le souvenir des ornements des enluminures irlandaises – mouvement sans fin, couleur, sens du décoratif des pages-tapis. La découverte du Mali depuis 2005 a ouvert un autre champ de l’art tout en gardant et confortant les mêmes principes originels. Tissus brodés par des artisans et petites sculptures qui « se divisent en deux séries. La première est issue de la taille d’un bois massif (chêne, châtaigner, cyprès). Un travail de soustraction. La seconde est fondée sur une technique d’assemblage d’éléments de contreplaqué. Une technique additive. Brassage de formes totémiques qui jouent parfois de la citation, de clins d’œil à des pièces précédemment réalisées, voire à des productions extra-occidentales3 ».

La construction des pièces traduit la même opposition du mouvement et du statique, du réel et du poétique, du « monde tel qu’il va » et des mythes fondateurs, elle produit des images codifiées et simplifiées extraites des profondeurs, « une pictographie du vivant » écrit le peintre.

Couleur et volume

Jean-Paul Thaéron dit ne pas avoir de plan préalable mais avance dans le plaisir de se laisser surprendre par la pratique. Puis il visualise et réfléchit sur l’évolution possible du processus du travail et choisit des séquences dans un récit au système graphique toujours simplifié, entre réalisme et décoratif, permanence et métamorphose. « Les formes prennent corps grâce à un travail pictural sur l’ombre et la lumière ». Le volume sur la surface peinte nait de la tension entre deux surfaces colorées et par la vibration d’un système de hachures ou de points sur les figures, les fonds étant modelés de fins coups de pinceaux réguliers et répétitifs. Tout se joue entre contrastes des formes, assemblage, rythme et alternance, comme dans un bestiaire ou une planche de l’Encyclopédie. La juxtaposition de couleurs complémentaires, les couleurs vives et franches des débuts ont laissé place à des tons plus rompus et principalement des verts, des bleus ou des roses tirant sur des couleurs de terre, les figures restent souvent cernées de noir. Avec le temps les rapports de couleurs sont devenus plus ténus, plus subtils.

L’exposition de la salle des Abords n’est pas une rétrospective du peintre, elle sélectionne une cinquantaine de pièces dans 15 ans de pratique, depuis 2004 environ, à travers une multiplicité de supports, tout en laissant une part aux créations liées à ses interventions au conservatoire des Arts et Métiers Multimédia de Bamako et à sa fréquentation de l’art et de l’artisanat africain. Il n’y a pas eu rupture à cette occasion mais approfondissement d’une démarche. Les œuvres choisies parlent du signe comme d’une évidence, d’une forme « qui soit le produit d’un rapport au monde, en privilégiant ses aspects essentiels, immémoriaux, intemporels et naturels ». Peintures à l’acrylique ou à l’huile, frises, polyptyques, formes anthropomorphiques pour voir ou entendre, alphabets iconiques, répertoires de figures informes ou rêvées, de planches-outils décoratives éventuelles, organisées, répétitives, colonne sans fin en inox poli miroir, oiseaux d’acier, étranges alphabets en bronze, console.. Des dessins à l’encre de chine et des tissus brodés au Mali, se fondent sur des spécificités locales africaines, ancrées « sur un répertoire formel glané au cours de mes déambulations. Piquets, morceaux de bois, assemblages de cailloux, feuilles d’arbre. Primitivisme raisonné ». Des sculptures en bois taillé ou assemblé évoquent des formes primordiales noircies par le feu. L’exposition est un parcours, dans l’épaisseur du temps et les cycles de la vie.

Françoise Terret-Daniel

Septembre 2018

 

1 Jean-Paul Thaéron, Carnet de traverse III, 21/4/2009, notes prises au Mali

2 Ibidem

3 Ibidem, 28/12/2009

Archipel au Cap, Goulien, 2018. 

Peintures
Espace d'art contemporain Le Dessus des Halles Audierne, 2014

Jean-Paul Thaéron

Jean-Paul Thaéron crée des images dont la plasticité évoque quelque chose d’organique et de minéral à la fois, des entités hybrides n’ayant d’autre fonction que de permettre au tableau d’exister comme réalité autonome, non allusive. Si allusion il y a, elle est « grotesque ». On devine derrière ces icônes étranges, muettes, l’ombre tutélaire du peintre américain Philip Guston, mais vidée de sa charge dénonciatrice, politique : un Guston refroidi, aux motifs expurgés de tout résidu narratif ou anecdotique, anonymes, comme s’ils avaient été conçus sous vide.

Par un concours singulier mais fréquent dans les arts, il se trouve que ce type de représentation est actuellement très “tendance“ aux États-Unis. On assiste en effet à un retour à une peinture figurative nourrie de la « culture commune », synthétique, des médias contemporains. Chez Thaéron, toutefois, la figure est hors contexte, réduite à une pure Gestalt échappant à une lecture référentielle, sorte d’archétype abyssal qui laisse l’esprit en panne interprétative. Son mutisme lui confère cette « inquiétante étrangeté »» dont parle Freud. On pense à certains objets énigmatiques de l’enfance, sans identité ni fonction définie.

Toute définition autre que formelle de la figure est de surcroît annulée par le fond monochrome sur lequel elle appelle le regard, comme si l’icône intrusive s’effaçait au profit de la surface sur laquelle elle se détache à l’instar d'un corps grossi par le microscope. Son silence fait signe vers le tableau.

Thaéron utilise par ailleurs des couleurs inhabituelles, sans connotation, abstraites, neutres, des tons d’un pastel chimique, comme étouffé, qui produisent un effet de camouflage très particulier. Il en résulte une échelle hétérogène au format de la toile créant une tension subtile, très calme, discrète et légèrement ironique. Par ce jeu sur la monumentalité (fausse, fictive) du tableau, le spectateur a moins l’impression de voir que d’être vu. Quelque chose lui échappe et, ne sachant quoi, il est saisi d’une sourde inquiétude.

                                                                                                                                                                         Richard Crevier, 2004.

La métamorphose des formes
Musée de Morlaix, 2013

 

Jean-Paul Thaéron est un artiste qui ne s'enferme pas dans les systèmes de catégorisation traditionnels et qui le revendique. De fait, ses sculptures en bois assemblé ou taillé sont systématiquement recouvertes d'aplats peints en couleur ; ses peintures affirment clairement les volumes sculpturaux des formes ; ses dessins ne sont pas des études préparatoires aux peintures mais bien une déclinaison de ses sujets de prédilection. Le travail de Jean-Paul Thaéron se situe dans une logique sérielle. L'artiste cherche inlassablement les différentes compositions possibles en suivant une démarche organisée et certainement rationnelle. Son répertoire de formes, il le puise de manière plus ou moins consciente dans ce qu'il connaît et qui l'entoure : la nature (formes minérales et végétales stylisées, figures anthropomorphes), la Bretagne (mégalithes), l'archéologie (les "Vénus" gravettiennes). Jean-Paul Thaéron renouvelle sa création grâce aux différents voyages qu'il effectue régulièrement au Mali. 

Cyrielle Durox.

Centre des Arts André Malraux
Douarnenez, 2011

Centre culturel L'Arcadie, Ploudalmézeau, 2010

Surfaces Picturales
Centre d'art Passerelle, Brest, 2002

Exposés dans le patio du centre d'art Passerelle, les grands dessins à l'encre de Chine sur intissé étaient présentés sur pied. Les spectateurs pouvaient les appréhender recto-verso et déambuler parmi eux. 

Chaudrons, crânes, piliers, feuillages, oiseaux, colonnes, bulles de respiration, virgules, échappées bizarres, troncs d'arbres, falaises, vagues, tortues planétaires, la profusion des références emportait le regard vers des paysages mystérieux. 

"L'Atelier", Dunkerque, 1999. 

Le lieu alternatif était géré par l'architecte urbaniste Jean-Blaise Picheral qui m'avait proposé d'y intervenir. J'avais suspendu les encres monumentales en noir et blanc sur les poutres en hauteur du bâtiment, un ancien atelier d'artisan. Ainsi, les spectateurs étaient immergés dans ce décor onirique qui les environnait. 

Château de Kerjean, Saint-Vougay, 1998

Château de Beaumanoir, Quintin, 1997. 

La sculpture est mise en valeur devant la façade de ce joyau de l'architecture bretonne de la Renaissance.

Centre culturel de Keranden, 1996

Les sculptures exposées dans le parc ont la particularité d'être "greffés" sur les arbres qui les portent ou les maintiennent dressées à la verticale. 

Colonnes, oiseaux sur un fil ou bouquet vivace sont liés à la végétation. 

Centre d'action culturelle, Saint-Brieuc, 1989. 

La salle d'exposition se trouvait au sous-sol de l'immeuble. L'éclairage entièrement artificiel créait des effets de forts contrastes qui accentuaient l'impact de la présentation. La sélection réunissait  peintures et sculptures. Un  effet obscur et énigmatique se dégageait du parti-pris. 

1989. Intervention urbaine sur panneau d'affichage. 

Musée des Jacobins, Morlaix

Exposition collective du "Groupe Finistère", 1980.

Avec de la sciure de bois colorée, Jean-Paul Thaéron réalise dans une des salles du musée, un large motif circulaire de nature décorative. 

Au mur, il place un de ses longs "papiers peints" chargés d'arabesques florales. Le bandeau horizontal est surmonté d'une toile aux contours découpés. 

©Jean-Paul Thaéron. Tous droits réservés.

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